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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 19:44

IMGP2886 bloc HuanchacIMGP2843 bloc HunchacQuelques jours après notre dernière aventure andine, nous partons grimper aux blocs de Huanchac, histoire de se défouler avant les heures de bus qui nous attendent. Nous ne trouvons pas de combi pour nous emmener avant d'arriver sur le site, assez agréable malgré les mouches piquantes. Le coin est vraiment truffé de cailloux, certains sont bien peuffés. Nous grimpons notre saoûl, seulement surpris de trouver de nouveau un scorpion sous un caillou à cette altitude et nous rentrons tranquillement terminer notre sac, pour rejoindre les parents de Nico à Arequipa. Nous croisons les Pissaros, comme dans Tintin : masques et costumes pour les danseurs qui sont suivis par des percussionnistes.

 

 

IMGP2913 Casa de Margott ArequipaPeru sur ArequipaEmbarquement à 22h pour arriver à Lima vers 5h30 le lendemain. Nous avons somnolé, mais nous ne sommes pas bien frais. Pas le temps de rien, nous réembarquons à peine 1/2h après pour une longue longue séance ciné ! Eh oui, toute la journée nous serons abreuvés de films, pas toujours très intéressants d'ailleurs, mais à part regarder le paysage désertique tout le long du trajet, notre activité est limitée. En plus, nous avons faim, car les repas ne sont pas très copieux à bord du bus et notre voisine, montée à une escale, nous allèche avec son demi-poulet IMGP2918 Santa Cathalina et volcans Arequipaaux frites ! Dans l'après-midi, nous sommes conviés à un bingo dont le lot est le billet retour à l'identique (même punition). Devinez qui gagne ? C'est Nico !

 

 

Nous arrivons avec quelques heures de retard de retard à Arequipa où les parents nous attendent, confortablement installés à l'hôtel Casa de Margott, calle Jerusalen, la IMGP2979 Cloître de la Compañia Arequipabien nommée. C'est grande classe, construit dans une pierre volcanique typique, très blanche, appelée "Sillar". Tous les monuments sont de cette même matière : cathédrale, églises (nombreuses), monastères..., sur fond de volcans, puisque le Chachanc, le Pichu Pichu et surtout le Misti, entourent la ville coloniale. Les places sont envahies par les pigeons... Nous visitons notamment une église et son cloître, la Compañia, non loin de la place d'armes. La deuxième mission du jour, c'est de trouver un véhicule pour notre excursion du lendemain, dans le Cañon de Colca, solution choisie pour éviter de passer de 2350m à 4800m sans autre sommation.

 

 

IMGP3011 Pampa seca ArequipaC'est donc à bord d'un 4x4 Toyota Hilux pick-up que nous partons pour une des plus profondes vallées du monde (3200 m, juste après celui de Catahuasi, voisin de quelques km, profond lui de 3535 m). Après moins de 100km, le sélecteur est branché sur les 4 roues motrices pour presque 150km de piste. Cela réveille les sciatiques ! Nico est au volant tandis que nous profitons des paysages désertiques, qui verdissent au fur et à mesure que nous nous enfonçons vers les montagnes. D'abord des cailloux puis quelques cactus et des buissons secs et après une grande zone de pampa, égaillée au loin par quelques sommets enneigés. Nous passons un col à 4200m pour nous retrouver peu après à Cabanaconde (3200m), où nous resterons pour la nuit.

 

IMGP3064 Terrasses CabanacondeIMGP3054 Femme de CabanacondeCe village aux habitants en tenue traditionnelle en particulier les femmes qui arborent des tissus aux motifs compliqués, fait face à d'autres plus éloignés, accessible seulement par sentier. Déjà nous avons un bel aperçu des cultures en terrasse, datant des Colluhuas, peuple de 1000 ans plus vieux que celui de l'Inca : blé, quinoa jaune, maïs, amarante rouge vif... y sont cultivés selon des plans d'irrigations, autrefois taillés dans des rochers pour modéliser l'écoulement des eaux.

 

IMGP3133 Condor Tapay Colca PérouIMGP3186 Condor royal Tapay Colca PérouPetit-déjeuner englouti, nous nous dépêchons pour le mirador de Tapay où il serait possible de voir des condors. Sur place, nous sommes seuls quand nous voyons monter les oiseaux, profitant des courants ascendants. Un puis deux, puis trois... au total ils seront plus d'une dizaine à déployer leurs ailes au soleil matinal, de deux types au moins. Un plutôt marron et l'autre noir avec des dessins blancs sur les ailes et une collerette blanche elle aussi, le condor royal. Franchement plus sympa que le mirador de Cruz del Condor, 1km plus à l'est, où les gens payent pour s'agglutiner.

 

IMGP3243 Cañon de ColcaIMGP3239 Forteresse de Chimpa ColcaNous poursuivons notre exploration en 4x4, nous repassant le volant pour essayer le monstre, sauf Mireille, que cela n'intéresse pas trop... Nous remontons jusqu'à Chivay pour passer sur l'autre rive et nous repartons en sens inverse, pour nous apercevoir qu'il y avait des ponts qui nous l'auraient permis bien plus à l'ouest ! Tant pis... Nous avons sillonné le coin et nous sommes quand même contents des paysages traversés. Nous pique-niquons au pied du sentier qui mène à la forteresse de Chimpa. Les parents sont un peu fatigués et ne monteront pas au sommet, alors que Nico y va pour quelques photos. D'autres, enfin une, en profitent pour visiter un cimetière pré-colombien, où gisent des ossements, fémurs, crânes, bassins... et IMGP3234 Terrasses Colcades pans de tissu. Nous repartons, par la route la plus courte, pour passer le col de Patapampa avant la nuit, dans l'espoir de voir des vigognes. il fait un peu sombre et bien frais (il a même neigé dans la montée !), les animaux sont déjà rentrés au bercail. Pauline soit un viscacha grignotant un brin d'herbe de la pampa et c'est tout. 

 

Au col, il y a des tas de petits cailloux, offrandes, aux divinités de la montagne.Nous sommes à 4800m selon l'alti et le Routard, 4910m selon les péruviens, mais en tout cas les parents ont battu leur record d'altitude. Nous ne nous attardons pas trop, le soleil a disparu. Au bord de la route, un peu plus bas, nous prenons 2 gars dans la benne dont le combi est en rade sur le bord de la route. Et peu après, nous nous faisons arrêter par un contrôle de papiers... Pas de chance, Nico, de IMGP3081 Hulca Hulca Cabanacondenouveau au volant, a oublié son permis à Huaraz. Nous menons les flics en bateau, sauvés par le permis d'Alain, en expliquant qu'il a eu le soroche et ne se sentait pas la force de conduire... Ouf ! cela fonctionne. Par contre, les flics ne feront aucune allusion au non-respect des règles de sécurité quant aux deux gars qui gèlent à l'arrière. Faut pas chercher à comprendre. La fin de l'excursion se fait sans encombre, au milieu d'un ballet de camions qui alimentent une énorme cimenterie, éclairée comme en plein jour.

 

IMGP3265 Bateau requin ParacasLa journée suivante commence par le paiement du pare-brise à l'agence de location à cause d'un petit impact (avant ou après ?...) : 100 euros... Ensuite nous bullons dans Arequipa, pour patienter jusqu'à l'heure du bus pour Paracas. Nous embarquons à 19h30 pour encore 13h de trajet, les parents en "cama", siège allongé quasi allongé, les jeunes en semi-cama, siège en tissu demi-assis ! Merci Nico d'avoir gagné au bingo !!! Surtout qu'il y a une énorme vieille qui ronfle comme un sonneur deux sièges derrière nous et que Nico part lâchement dormir sur les sièges à l'arrière.

 

 

IMGP3256 Pélican Paracas PérouNous arrivons vers 8h30 à Paracas, petit port de pêche aux bateaux pitoresques (Popeye) , et dont le nom signifie "pluie de sable" en quechua. Nous sommes très vite agressés par les vendeurs ambulants et les rabatteurs qui opèrent pour les hôtels. Il fait beau, mais une brume s'étend vers la presqu'île, réserve naturelle. Nous nous reposons le matin et l'après-midi, nous prenons le taxi pour visiter le parc. Malheureusement, tout est baigné dans le brouillard et un vent violent balaye les plages. Nous voyons beaucoup d'oiseaux et notamment de grands pélicans. Nous changeons de plage pour en trouver une à l'abri du zéph', à côté de Lagunillas, avec en prime un rayon de soleil qui nous pousse à nous jeter à l'eau, pas trop froide d'ailleurs. A quelques brasses de la crique, des îlots qui servent de perchoir aux oiseaux, mais le fond, vite rocheux, est habité par les oursins dont nous faisons les frais. Le soir, nous profitons des fruits de mer et autres poissons selon les goûts de chacun sur le front de mer.

 

IMGP3290 Pingouins Paracas PérouPas de répit pour les braves, le réveil sonne pour que nous fassions notre tour, probablement un des plus "touristiques" de notre voyage : bob et gilet de sauvetage IMGP3275 Candélabre Paracas"Pinguin IV", entassés dans un hors-bord 200 chevaux x 2 ! Mais vraiment, les animaux valent le coup. Nous entamons notre excursion par le passage devant le Candelabre, gigantesque gravure (ou géoglyphe) de 200m sur 60. Son origine est inconnue, mais il ne ressemble en rien aux motifs locaux, comme à Nazca. Certains pensent qu'ils dateraient plutôt du XIXesiècle et qu'il aurait été tracé par les navigateurs, comme symbole de la croix du sud ou symbole franc maçon.

 

IMGP3311 Lions de mer Ballestas PérouIMGP3329 Arches BallestasDes dizaines d'oiseaux nichent dans les falaises des îles Ballestas, dont nous longeons les côtes ensuite, un peu à la queue-leu-leu avec les autres embarcations. Nous repérons les premiers pingouins de Humbolt, et une otarie ou lion de mer, puis 3 autres se prélassent sur un rocher. Des milliers d'oiseaux transforment les îles en dômes mouvants : cormorans noirs, fous blancs, petites sternes incas, noires et blanches aux extrémités rouges vives. Depuis très longtemps, déjà au temps de l'Inca, les hommes exploitent les fientes de ces volatiles comme engrais, en espagnol le guano.

 

 

 

IMGP3338 Otarie et sternes Ballestas PérouSur l'île suivante, apparaissent, au gré des vagues, des soleils de mer, genre de crustacés, des crabes et des étoiles de mer, puis nous nous arrêtons un moment devant un groupe de pingouins et nous terminons la balade au son d'un énorme lion de mer, un mâle, barrissant pour attirer les femelles alentour. De retour sur la terre ferme, frigorifiés mais heureux, nous prenons une douche bien chaude. Dans l'après-midi, nous prenons un bus couleur locale, plus que branlant, pour aller visiter Pisco, mais cette ville peu jolie a perdu ses rares monuments lors d'un tremblement de terre en 2007, notamment l'église qui s'est effondrée sur 150 fidèles ! Les parents découvrent le Pisco Sour, cocktail national : Pisco (vin IMGP3341 Arche et ponton Ballesatasdistillé), sirop de sucre, jus de citron vert, blanc d'oeuf et cannelle. Nous prenons notre repas ici, avant d'héler un taxi "chartérisé". Les jeunes se retrouvent dans le coffre, assis à côté de la bonbonne GPL, ce qui n'a absolument rien de rassurant quand on voit l'état de la voiture ! Heureusement, c'est sans encombre que nous ferons les 15km de retour. Dernière journée à la mer, nous flemmardons sauf que nous avons été obligés de nous extirper des draps pour prendre le petit-déjeuner, servi jusqu'à 8h seulement ! Nico court jusqu'à l'hôtel Hilton où il fait 1/2 tour à cause su vent de sable, ce même vent lui donnera des ailes pour le retour !

 

IMGP3354 Lion de mer mâle Ballestas PérouL'après-midi, nous nous baladons de nouveau le long de la rive mais aucun d'entre nous n'osera la baignade tant le vent nous glace. Petit resto, de nouveau au Pisco Sour, auquel IMGP3305 Nids de fous blancs Paracas Péroules parents ont très vite pris goût (ils ont ramené la recette en France !).

 

Le matin avant le bus, nous tentons la plage mais seuls Nico et Mireille ont le courage de braver l'eau douteuse. Lorsqu'ils reviennent, ils s'empressent de se rincer sous la douche, car ils sont recouverts d'une matière brune-verte à la forte odeur d'´goût ! Sympa la station d'épuration ! Dans le bus, de nouveau des films et des paysages désertiques en-dehors des zones d'irrigation.

 

Arrivés à Lima, un dernier verre avant de voir les parents Desmet s'éloigner dans leur taxi pour l'aéroport, le coeur serré. Nous avons passé de bons moments en leur compagnie. De notre côté, nous partons à la recherche d'une pompe pour le réchaud, car Pauline a cassé la nôtre lors d'un nettoyage. Nous trouvons le bon modèle, mais le patron du magasin nous assassine en nous la facturant 2 fois le prix conseillé par le fabriquant. Nous rentrons à la station de bus, en passant par les magasins de matériel audio-vidéo pour racheter des piles rechargeables. Lima, c'est quelques belles petites maisons coloniales avec autour de gros immeubles et une circulation automobile intense, empuantissant l'air. Le ciel est souvent gris et certains coins sont malfamés.

Nous reprenons le bus vers 22h pour une nuit avec ronfleur et sans échappatoire jusqu'à Huaraz, où nous nous délectons de nouveau de la vue sur les montagnes. Adieu pélican !

IMGP3367 Pélican Paracas

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 18:24

IMGP2696 Laguna ParónNous profitons de ce petit article pour vous préciser quelques anecdotes sur les populations pré-colombiennes, renseignements principalement glanés auprès de notre guide "Pony Expedition", lors de la balade à la laguna Parón, si bleue à cause de la forte teneur en phosphate de cuivre.

 

Tout d'abord, il faut savoir que les Incas ne faisaient pas la joie de tout le monde, puisqu'ils étaient des envahisseurs... Leur langue, le quechua, est en fait un ensemble de dialectes, variant d'une vallée à l'autre, comme nos patois. Les Incas ont voulu imposer celui de Cuzco, dont ils étaient originaires, mais ils n'ont pas pu car leur empire s'est effondré au bout de 90 ans ! Bien difficile de maintenir une unité dans d'aussi vastes contrées, avec des cultures différentes : chavin, wari au Sud, tucumé ou lambayeque au Nord...

Ces conquérants avaient une méthode particulièrement intéressante pour mater les peuplades récalcitrantes : la déportation. En effet, les gens avaient un attachement très fort à leur terre nourricière, la Pachamama, représentée par la couleur noire, synonyme aussi de sécurité et du passé, des ancêtres, contrairement au futur, le ciel, (couleur blanche), incertain et donc sujet d'angoisse... Ceux rencontrés à Saraguro (Equateur), venant il y a plusieurs siècles, des alentours de Cuzco, portaient toujours l'habit noir, signe du deuil de leur Pachamama.

 

 

IMGP2628 Temple d'offrandes secondaire WillcahuainLes Incas furent eux-mêmes battus par les espagnols, venus chercher fortune au pays de l'El Dorado (le Doré), mythique homme recouvert d'or et sacrifié plus ou moins volontairement, ça dépend des contes. L'armée de l'Inca Atahualpa, fut vaincue pour deux raisons principales. Tout d'abord, il y eut une terrible méprise : lors de la rencontre de Pizarro et du chef suprême des Andes, il lui fut présenté une bible comme porteuse de la parole de dieu. Il écouta le livre et n'entendant rien, la jeta !!! D'autre part, abruti par la chicha, boisson fermentée, il oublia (!) de donner l'ordre d'attaque quand, voyant le sacrilège, le prêtre accompagnant les soldats de Charles Quint lança l'offensive... sa garde personnelle fut massacrée sans même tenter de se défendre ! 6000 soldats contre 300 ! Cela signa la chute de l'empire.

 

Certaines des civilisations pré-incas avaient une très grande connaissance du phénomène d'El Niño, effet climatique cyclique survenant environ tous les 4 ans vers Noël (d'où son nom, enfant pour "enfant Jésus"). Tout d'abord, les chavins récoltèrent de simples relevés de données météorologiques, agricoles et mêmes marines. Puis, des sages réussirent à faire des corrélations entre ces différents éléments : telle culture poussait mieux avec la venue de ces grosses pluies et du réchauffement engendré par El Niño, signalé par la prolifération plus au Sud de la côte, d'un escargot de mer particulier. Sous forme d'oracles, grassement rémunérés, ils prédisaient alors les pluies diluviennes, accompagnées fréquemment de catastrophes (glissements de terrain, inondations...). Les femmes prenaient ces années "maudites" une certaine plante, la moye, qu'elle mâchaient pour son effet contraceptif, évitant de concevoir des enfants en période difficile.

 

Voilà, vous en savez un peu plus à propos des cultures et de l'histoire sud-américaines et sur météopérou...

IMGP2623 Casa typique Willcahuain

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 17:42

cordillère blancheNos jours d'inactivité forcés sont enfin terminés !

 

Nous décidons de réveiller les corps par une séance d'escalade. Nous pensons au site de Monterrey mais il n'est accessible que le dimanche ; quelqu'un s'est approprié le terrain et en interdit l'accès le reste de la semaine. Décidément c'est monnaie courante dans le pays, les flics doivent bien vivre... Nous partons donc pour Los Olivos. Les voies sont très courtes (10-12m) et les passages difficiles de types blocs. Pas évident pour une remise en bras. Le rocher ainsi que le site sont agréables, nous stoppons à l'arrivée de la pluie.

IMGP2834 Arrivée de l'ondée Huamashraju 

Dimanche 02 mai, c'est reparti pour l'andinisme. Notre objectif est le Nevado Huamashraju (5434m), un joli sommet dit d'acclimatation, bien visible de Huaraz. Le taxi nous monte dans la Quebrada Pariac  mais au passage d'un gué, il s'enlise. Séance Paris-Dakar ! Nous creusons sous les roues pour mettre des pierres plates et le chauffeur sort le cric pour enlever un caillou coincé sous le châssis. Après plusieurs essais infructueux, il nous abandonne là, à 3600m, alors que nous comptions sur lui pour nous amener à 4000m, 6km plus loin. Cela nous permettra d'apprécier plus longuement le paysage...

 

 

 

IMGP2829 Vue sur Huaraz et caillasse du HuamashrajuNous quittons la route pour monter en direction de la Laguna Muarmi Huañusca (Philippe le simulateur : elle est pour toi celle-là !...). Le ciel se charge et nous prenons un bel orage de grêle suivi d'averses continues. A 4520m (merci Tibo pour l'alti), trempés, nous décidons de planter la tente, cela suffit bien pour aujourd'hui, faut laisser un peu de dénivelé pour demain. Nico part repérer l'approche pendant que Pauline chauffe la couette... A 18h, il est temps de dîner mais le réchaud montre des signes de faiblesse. Il ne carbure pas comme d'habitude et c'est péniblement que nous arrivons à chauffer l'eau pour les pâtes chinoises lyophilisées, goût "poule aux légumes", ça vous fait saliver, hein ?!!!

 

IMGP2824 Cumbre HuamashrajuA 20h, extinction des feux, Nico a choisi l'option sans duvet pour alléger le sac, heureusement ses habits ont quelque peu séchés et Pauline lui prête sa paire de chaussettes en 39 (à savoir qu'il n'a pas des pieds mais des palmes : 45 !) et ses vêtements inutilisés.

 

Réveil à 3h30, la nuit a été "pas pire". Malheureusement, les humeurs du réchaud sont identiques à celles de la veille, repoussant notre départ à 4h50. La première partie est un dédale dans les dalles morainiques, des cairns nous aident à trouver notre chemin. Le temps est au beau aujourd'hui et nous apercevons le superbe Nevado Cashan (5686m) en face de la vallée Rajucolta. La montée au glacier n'en finit pas, nous l'atteignons enfin à 5100m. Nico veut pimenter l'ascension et suit l'arête au plus près mais derrière la butte, ça ne passe pas et il nous faut descendre pour récupèrer la voie normale. Pauline accuse le coup mais continue à force de courage. Ça serait dommage d'abandonner à 150m du sommet. La dernière partie est enfin technique, c'est bien plus agréable que de mettre bêtement un pied devant l'autre. Cela commence par un mur de 20m à 70º max suivi d'une pente à 55º/60º. La neige est bonne et permet de bons ancrages. Nous arrivons sous le sommet, reste une longueur de 20m en mixte. Pauline est très heureuse d'être arrivée là malgré les nausées et la fatigue, elle laisse Nico se faire plaisir pour sortir à la cime.

 

IMGP2826 Cumbre HuamashrajuIl est déjà 11h et c'est tard pour les Andes. Le temps nous laisse cependant du répit. Un premier rappel sur anneaux de glace puis un deuxième sur un piton nous permet de rejoindre la rimaye. Le troisième rappel se fait sur champignon de neige mais la corde reste coincée, ce qui oblige Nico à désescalader pendant que Pauline entame la descente. Nous rejoignons rapidement les dalles puis la tente à 14h20 lorsque la pluie commence à faire son apparition. Nous sommes fatigués mais il nous faut rentrer à Huaraz pour trouver un bon repas et un bon lit.

 

A 15h50, nous voilà repartis. Cette fois-ci, nous choisissons l'option Pitec (village au-dessus de Huaraz) en espérant trouver au plus vite un véhicule motorisé. Pauline a demandé à Dame Nature (chacun sa religion !) de nous épargner et ça marche, les orages éclatent partout sauf au-dessus de nous. Nous atteignons Jancu et la route mais pas de voitures en vue. Nous évoquons la possibilité "d'emprunter" un âne ou un cheval au paysan du coin, si seulement... Les kilomètres défilent et la nuit IMGP2835 CB Huamashrajucommence à tomber vers 18h. Nous sommes fourbus, les pieds et les épaules nous font mal mais nous continuons à avancer, silencieux. Un monsieur nous dit que l'on peut trouver un combi à 1h30 de marche... Nous poursuivons jusqu'à un village pourvu de lampadaires avec l'espoir d'enfin trouver un moyen de transport. Nous posons la question à un jeune mais le dernier combi est parti il y a 20 minutes... Il nous propose d'appeler son cousin, chauffeur de taxi, nous acceptons avec joie: Il nous accompagne jusqu'à la route. Il est 19h30 et nous avons 11km et 2100m de dénivelé négatif dans les jambes.

 

IMGP2830 Descente du HuamashrajuDarwin attend avec nous et nous reacon qu'il travaille dans le bâtiment pour aider ses 3 derniers frères, les 2 plus grands sont bergers dans l'alpage sous le camp de la veille. Sa maman a été foudroyée et son père les a quittés. Nous sympatisons en attendant Juan Carlos, son cousin. Nous apprécions la dernière partie en voiture, lui aussi est sympa. Il s'amuse de son nom en français : Jean-Charles. Nous sommes heureux d'avoir fait leur connaissance  d'autant que les 6-7km restants pour Huaraz auraient été un supplice. La douche est bien méritée ainsi que le menu (soupe + plat : poulet + riz), malheureusement froid... Nous ne nous faisons pas prier pour aller au lit même avec la tentation, pour Pauline, du livre de Cizia Zykë (Oro)...

Le lendemain, les courbatures et les petits yeux sont au rendez-vous. Comment vous faire croire que nous faisons ça pour le plaisir ?!!...

 

 

PS Le site équatorien de Rodrigo fonctionne enfin, au moins en partie, alors, si vous voulez rigoler un peu regarder le lien suivant !!!

http://www.micariamanga.com/Flash_videos/escalada/escalada.html

 

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 21:19

IMGP2560 Arête Gueshgue Ouest Tranca Ruricordillère blancheAprès quelques jours de repos et de préparation à Huaraz, nous envisageons notre premier sommet dans la Cordillère Blanche. Grâce aux conseils d'Hugo (www.caillouaventure.com), nous prenons la direction de la Quebrada Tranca Ruri d'où émergent le Pongos, le Jatunllasca et les Nevados Gueshgue. Nous sommes chargés comme des mules avec 6 jours d'autonomie en nourriture. Un combi nous amène de Huaraz à Catac où nous cherchons un taxi nous économisant les 15 premiers kilomètres d'approche dans la vallée. Aucun chauffeur ne semble intéressé par la course... L'appât du gain n'est pas assez fort par rapport à l'état de la "route", ça promet... Pourtant les Corolla des taxis ont la réputation de passer partout. Après quelques temps, Pauline en débusque un, inconscient ? Par contre il reste inflexible sur le prix, nous grappillons seulement 5 soles.

 

IMGP2474 Puya raimondi Tranca RuriIMGP2467 Tranca Ruri Pongos SurLe paysage se désertifie avec l'altitude pour n'être composé que de pampa. Notre chauffeur s'appelle Théobald, il vient de temps en temps par ici et semble assez bien connaître le coin, au vu de ses connaissances sur la flore locale. Le trajet se passe assez bien, mise à part une section très accidentée où nous devons sortir pour alléger la voiture, déplacer les grosses pierres et guider Théo. Nous sommes déposés au pied de la première lagune, à 4200m, Gueshguecocha, où nous nous changeons de notre fardeau. Les bords des lacs sont très marécageux et nous nous enfonçons souvent jusqu'aux chevilles, heureusement nous avons préféré les grosses (= chaussures de montagne) aux baskets pour l'approche pour ne pas plus nous charger. Dans cet endroit très sauvage, seules quelques maisons de bergers humanisent le paysage. Les lagunes superbes, se bordent des premiers sommets de la chaîne des Gueshgue. Les Puya Raimondi (cactus endémique) ajoutent à la beauté et à l'exotisme. Ces plantes croissent pendant 28, 40 ou 80 ans (nous avons tout entendu...) pour donner une fleur atteignant parfois 12m de haut, puis elles meurent ! Le sentier zigzague entre elles puis dépasse la lagune Jarpococha d'où nous apercevons la magnifique pyramide du Pongos. Le temps se gâte, nous sortons les bonnets et gants pour affronter le vent descendant de la vallée, amenant de fréquentes averses. A 4400m, après 6-7 km de montée, nous décidons de nous poser pour la nuit. Une belle averse s'annonce et c'est la course pour trouver un endroit et monter la tente.

 

IMGP2495 Antécime Gueshgue Tranca RuriIMGP2488 Arête Gueshgue Tranca RuriLe lendemain, le temps ne s'est pas amélioré, nous déplaçons notre campement jusqu'à 4600m sous la lagune Pamparaju. Nous occupons la fin de matinée par des parties de rami. Pauline refait son retard, les scores sont élevés après presque 300 parties depuis le début du voyage (7131 à 6956)... En début d'aprem, le crépitement de la pluie berçe notre sieste jusqu'à 16h. Puis il est temps de faire quelques repérages pour le lendemain : Pauline monte vers la lagune tandis que Nico part du côté du Pongos. La langue terminale du glacier W semble passée ou bien une rampe dans la falaise en rive gauche. De son côté, Pauline a repéré une arête vers les Gueshgue. Nous choisirons en fonction du temps.

 

IMGP2499 Antécime GueshgueLe réveil à 4h du matin n'émeut personne... ni même celui de 5h, le vent et les averses nous découragent. Mais à 7h, Nico n'envisage pas une nouvelle journée sous la tente et sonne le départ. Nous remontons un éperon longeant le glacier du Gueshgue principal (5403m). Arrivés sur l'arête (5200m), le temps est toujours splendide : couverture nuageuse oscillant entre 5100 et 5400m, vent et averses de pluies ou de neige à IMGP2515 Vue sur Catac Gueshgue Tranca Ruripartir de 4800m. Pauline est secouée par l'altitude et nous nous arrêtons pour manger un peu. Elle appréhende mieux la suite parce que plus technique et moins physique. Une première grande brèche nous stoppe dans notre élan et nous faisons demi-tour pour la contourner versant Lagunas Verdecocha. Pauline s'amuse à pousser des blocs rocheux en équilibre de la taille d'une armoire. Ici c'est sûr, personne ne se trouvera en -dessous, c'est pas comme dans le massif du Mont-Blanc ! Au niveau de la brèche, nous continuons sur le même versant pour gagner du temps.

 

IMGP2550 Gueshgue E Tranca RuriIMGP2517 Descente de Guesgue, neige Tranca RuriAvec notre départ tardif, la journée est déjà bien avancée, l'arête semble longue et nous n'avons aucune indication sur celle-ci. Nous contournons les 2 premières pointes versant Tranca Ruri puis reprenons le fil de l'arête. Notre progression est assez rapide pour envisager de nous faire plaisir en allant chercher les difficultés (modérées). Quelques pas courts de IV agrémentent la montée à l'antécime, Nico pose enfin un point ! Ça fait plaisir à Pauline qui reprend du poil de la bête en même temps que les éclaircies se font de plus en plus présentes. Nous atteignons le sommet 5345m, à 15h15, très heureux de ce magnifique parcours d'arête en granit. Une courte descente raide nous permet de prendre pied sur le glacier que nous quittons en rive droite pour une série de moraines nous ramenant à la tente. Il est 17h15, soit 9h après notre départ. Une petite purée de flocons et les aventuriers du jour tombent de sommeil à 20h.

 

IMGP2519 Camp de base Tranca RuriIMGP2576 Laguna Pampajaru Tranca RuriJournée de repos, le beau temps a refait son apparition. Nico a un bon mal de crâne dû à la déshydratation. Nous nous occupons avec une balade pour repérer notre objectif de demain et faire quelques photos, un peu de lecture et des discussions sur notre voyage, la date du retour... Bullage au camp de base... entre les chenilles et les cactus, tous poilus pour résister au froid.

 

IMGP2570 Marais Tranca RuriLe réveil à 4h est encore une fois mal accueilli, Pauline a pas beaucoup dormi et avec la fatigue, la course est annulée. A 8h, nous plions bagages et attaquons la descente, mais c'est promis nous reviendrons tenter cette autre arête qui nous fait tellement envie. Le retour aux lagunes se déroule assez bien malgré les sacs encore bien lourds. Le poids de la nourriture a été sensiblement réduit mais il ne représente pas grand IMGP2604 Maison traditionnelle Tranca Rurichose sur le total. La suite du chemin est bien plus difficile, il nous faut refaire toute la route parcourue à l'aller en taxi. Pauline a les chevilles qui bleuissent et enflent à cause du frottement des grosses, tandis que Nico a les épaules et le bas du dos meurtris à cause du sac. Après 6h30 et 24 km de descente, nous arrivons à Catac. Le moral est toujours au beau fixe après ces 5 jours de vie au coeur de la nature. Nous n'avons aperçu qu'un viscacha (lapin à queue) et quelques chevaux.

 

 

IMGP2692 Chambre2 HuarazDe retour à Huaraz, nous avons 7 jours devant nous pour nous reposer et accueillir les parents de Nico. En effet, depuis 5 mois, nous traînons des problèmes gastriques (diarrhées, maux de ventre, fatigue...) et nous commençons un traitement aux antibios pour être tranquille (merci madame Ifremont !). Nous devons également chercher une nouvelle chambre à louer depuis que les 1h de cuisson au four du fondant au chocolat de Nico ont fait craquer les nerfs de notre proprio. D'après elle, nous consommons trop de gaz et trop souvent alors que dans le contrat de départ nous avions demandé l'accès à la cuisine pour les 3 repas. De plus, nous sommes la moitié du temps en montagne. Après de vives altercations avec Nico, Pauline préférant rester à l'écart pour ne pas taper Blanca et sa fille avec une casserole, elles nous remboursent le restant du mois et nous quittons ces gens malhonnêtes pour un nouveau studio avec des proprios très agréables.

 

IMGP2653 Sculpture temple WillcahuainIMGP2626 Tombeau principal WillcahuainLe soir même les parents de Nico arrivent de Lima par le bus. Une grande bouffée d'air (odeur saucisson et reblochon) de France, ça fait du bien ! Leur séjour au Pérou débute par la visite de Huaraz avec quelques recommandations : ici la voiture est reine, le piéton n'existe pas pour les chauffards ; toujours négocier avant d'acheter et bien regarder sa monnaie de retour...

 

IMGP2676 Maïs WillcahuainLe deuxième jour, nous montons en partie à pied aux ruines de Willcahuaín, reliques de la culture de Chavín de Huantar. La soi-disante guide nous montre des pierres sortant du mur où étaient posées des torches pour éclairer les pièces sombres. Elle rajoute à cela, très sérieusement, qu'à l'époque il n'y avait pas d'électricité comme maintenant... merci pour l'info ! Il y a aussi un petit musée avec quelques pièces de poterie et des explications sur la découverte du site. Nous redescendons à pied pendant un moment, sur un vieux sentier oú nous pourrons admirer beaucoup de fleurs, et notamment des arums (voir album).

 

IMGP2695 Laguna Quebrada ParónDeux jours plus tard, nous programmons la visite de la lagune Paròn, facile d'accès et pas trop en altitude (4200m) pour Alain et Mireille qui ne sont au Pérou que depuis 4 jours. Un combi express nous amène à Caraz et réveille la sciatique d'Alain. Les nouveau arrivés se cramponnent pendant tout le trajet et se demande pourquoi parfois on roule à gauche (nids de poule obligent...) ! Le patron de l'agence Pony Expéditions nous fait une visite très intéressante en nous expliquant, entre autres, l'origine du mot Andes et Cordillère.

 

 

IMGP2751 Caraz Quebrada ParónAndes : chez les Incas, la montagne était composée de 4 régions, le nord (Equateur), la côte, le sud ( Pérou, Bolivie, Argentine) et le centre de la Codillère. Les gens habitant cette dernière partie étaient appelés les Antes, prononcé : "antis" (peuple mythique composé de géants , comme les Atlantes). En Quechua, le "e" se prononce également "i". Les espagnols, ne voulant pas confondre ce mot avec le leur qui veut dire "(avant"), ont remplacé le "t" par un "d", ce qui donna : Andes. Cordillère : les espagnols, arrivant par le nord de l'Amérique Latine, ont rencontrés les premières montagnes qui ressemblaient à leurs sierras. Au fur et à mesure de leur descente sur le continent, ils se sont aperçus que cette sierra était bien plus longue les leurs. Ils demandèrent à la cour d'Espagne de trouver un autre nom à ces montagnes hors mesures. Comme La Cordillère des Andes est IMGP2738 Aguja Quebrada Paróntrès longue (la plus longue chaîne de montagne du monde) mais peu large, ressemblant à une corde, un français eu l'idée de partir de ce mot pour donner Cordillère.

Le tour est constitué d'une marche le long de la lagune, d'une montée sur la moraine et d'une descente par la forêt. Malgré le temps nuageux, ne nous laissant pas admirer les sommets environnants (Caraz, Arteseonraju, Piramide Garcilaso, Huandoy), nous sommes enchantés par cette visite. Un combi, bien moins énervé qu'à l'aller, nous ramène à Huaraz. Nous profitons de la dernière soirée avec les parents avant leur départ le lendemain pour Cuzcó.

 

IMGP2797 RanrapalcaIMGP2792 Rataquenua HuarazÇa fait 4 jours que l'on profite des bons restos de la ville grâce à eux, après avoir tant bavé devant... Pour leur dernier jour à Huaraz, Nico les amène à Rataquenua (mirador de Huaraz) où ils peuvent admirer la Cordillère Blanche du Huandoy au Cashan en passant par le Huascaran, le Chopicalqui, le Hualcan, le Copa, le Ranrapalca, le Churup et le Huamashraju. Les soir nous les mettons dans le bus direction Lima puis Cuzcó. Nous devrions les rejoindre à Arequipa mais en attendant les sommets andins nous appellent !

 

IMGP2794 Photo Desmet !!! Rataquenua

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 21:55

Shupluy

 

Caraz - HuarazReposés de nos dernières grosses étapes à vélo, nous nous mettons en quête de cailloux et nous jetons notre dévolu sur une petite falaise située à 25km de Caraz, en direction de Huaraz (avec tous ces noms en "az", on se croirait presque dans la Yaute). Un matin de grisaille, le 1eravril, nous "déménageons" de notre campement à l'hôtel vers celui du site. Nous sommes (presque) contents de migrer à vélo (presque parce que Pauline a toujours mal aux fesses !).

 

IMGP2160 HuscaranSur la route se trouve le ville de Yungaï, amputée d'une partie de ses habitants depuis une énorme catastrophe le 31 mai 1970. Un tremblement de terre (7.8 sur Richter) a déclenché une chute de sérac du sommet du Huascaran (sommet culminant péruvien - 6768m), ce qui a enseveli 18000 personnes. Ce même tremblement de terre a fait 70000 morts dans la région d'Ancash. Heureusement ce n'est pas long et nous nous retrouvons vite au village de Shupluy, où nous nous régalons d'un almuerzo avant de monter vers la IMGP2179 Huscaranfalaise. Nous la trouvons tant bien que mal car l'accès n'est pas indiqué. Nous descendons de vélo pour prendre l'étroit sentierrejoignant le fond d'une gorge. Tout en bas coule un torrent gonflé des pluies récentes et au-delà d'un petit pont, un premiersecteur de voies. Nous plantons la tente sur une petite terrasse, abritée par un acacia. Les cascades font un bruit d'enfer et nous aurons du mal à nous entendre les jours suivants... Nous faisons le tour du propriétaire un peu en amont pour voir les deux autres secteurs mais l'autre pont a été emporté par les crues et le pied des voies se perd dans le courant : échouage de la mission de reconnaissance !

 

IMGP2191 Huscaran NorteNous nous sentons bien ici: Nous ne voyons personne, seulement une paysanne, accompagnée de ses enfants, qui cultive l'alfalfa, la plante préférée des cuys. Une averse de courte durée nous a accueilli et nous nous sommes réfugiés sous notre toit de toile pour jouer aux cartes. Au bout de quelques parties endiablées, une lueur étrange éclaire la tente, si bien que nous mettons le nez dehors. Sur l'autre versant, le Huascarans'est dégagé de sa gangue nuageuse et luit au soleil couchant : un spectacle magnifique. 78 photos plus tard (vive le numérique)... nous préparons notre tambouille avant de nous glisser dans les draps pour des discussions philosophiques. Au sujet de ce soir : existence de Dieu et réflexions sur le livre de Théodore MONOD, "le chercheur d'absolu" (avis aux amateurs, ce livre ouvre l'esprit...).

 

IMGP2239 Peña ShupluyLa nuit a séché la falaise et nous déballons les affaires de grimpe, que nous faisons sécher sur le gros rocher où est adossée la tente. Une pointe de piolet a troué le sac de la remorque et laissé l'humidité entrer. Pas de gros dégâts cependant.

Nous entamons notre séance par une série de 5+, histoire de nous remettre en forme. Puis Nico par dans un 6a, qu'il trouve bien difficile... Oups, erreur de trajectoire : c'est un 6b ! Nous enchaînons un 6a+ et un autre 6a, puis Nico fait seul un 6b. Bonne journée ! Nous profitons en soirée du même régal des yeux, avec un embrasement des deux pointes du Huascaran encore plus fort que la veille. Nico descend vite fait au village faire quelques course et tombe sur une procession (semaine sainte oblige) baladant des statues de Jésus et Marie. Le vent balaye la file et la perruque du Christ, sous les rires des jeunes et les regards catastrophés des anciens...

 

IMGP2249 Camp ShupluyLe lendemain se profile le même programme, mais Pauline se sent un peu enrhumée. Pour éviter que cela traîne, nous décidons d'écourter la journée d'escalade et il y en a un qui se sent frustré. Alors Nico part visiter une fameuse grotte du coin, à environ 1h du campement. Il coupe en longeant le torrent dans les broussailles et finit par atteindre la caverne, une pauvre ébauche de mine inexploitable à cause d'une source d'eau chaude qui s'en écoule.

 

Jour de perf ! Le 4 avril, après la pluie, le réveil est douloureux pour Nico : une épaule récalcitrante ! Mais cela ne l'empêche en rien de repartir dans les voies. Petite échauffe puis Pauline sort quasiment un 6b à vue ! Nous continuons notre séance au soleil et Nico la conclue très brillamment : il enchaîne au premier essai (après l'essai à vue) un 7a ! c'est un pré-cadeau d'anniversaire. La voie n'a pas de nom, seulement la nº2 de Shupluy, mais peu importe. Il garde un sourire ravi toute la journée.

 

 IMGP2195 Huscaran

 

L'appart

 

5 avril : bon anniversaire Nico! Petit-déjeuner avalé, nous démontons le camp et nous nous dirigeons vers Huaraz. A peine 1h se passe que nous rencontrons 2 cyclotouristes qui tracent la route ensemble depuis Trujillo. Juan, un colombien de Bogota et Unaï, un basque de Bilbao. Du coup, nous continuons en leur compagnie car ils vont aussi à Huaraz. A 4 vélos, c'est encore plus sympa ! Ce qu'il y a de drôle, c'est que les gens interpellent aussi Juan par des "gringos" ! Toute personne voyageant à vélo est un gringo !

 

IMGP2264 Unaï et JuanNous mangeons ensemble à l'entrée de la capitale régionale d'Ancash, qui compte plus de 140 000 habitants et nous nous séparons un peu plus tard, chacun cherchant un hôtel. Notre seul contact sur Huaraz, Hugo ROBIN (www.caillouaventure.com), avec qui nous avions pris contact auparavant, nous donne quelques tuyaux sur les hôtels et les courses dans la région : bien sympa aussi et puis en français... Nous partons à la recherche d'un logement. Le premier hôtel est bien trop cher pour notre bourse, alors comme nous avons entendu parler nos 2 copains cyclos, nous essayons du côté du stade où ils avaient repéré un autre plus abordable. Ce sont eux d'ailleurs qui nous ouvrent la porte du Tambo, une sorte d'auberge de jeunesse, fréquentée par des jeunes plutôt dans le style "routards". Une fois nos bagages montés, nous embarquons Unaï pour un petit "menu" (soupe+ plat), même si pour lui c'est le deuxième souper ! Après ses études d'électronique, il a fait plusieurs boulots, le dernier en Angleterre comme nounou pour enfants ! Et depuis 2 ans, il sillonne le monde, à l'instar de Phileas Fogg, notamment un long passage en Inde et au Népal, la Thaïlande, l'Australie où il a acheté son vélo, puis de Los Angeles jusqu'ici "pura bici". Il compte aller jusqu'à Ushuaïa pour passer sur le continent africain et rentrer en Espagne en vélo. Beau programme !

 

Les 2 jours suivants, nous nous attelons à trouver un appartement pour les mois d'avril et juin. Nous avons fomenté un plan : un peu de montagne, un peu de vélo puis retour dans la vallée de Callejon de Huaylas pour des sommets un peu plus élevés (depuis ça a changé plusieurs fois...). Nous avons repéré, grâce aux petites annonces de la rue Luzuriaga, une chambre avec salle de bains qui a l'air assez bien et d'un prix plus raisonnable aue les hôtels, sauf pour El Tambo car nous n'arrivons pas à en connaître le prix au mois.

 

Le premier soir, nous discutons avec un couple de toulousains, en voyage autour du monde pour 13 mois : Anne-Catherine et Samuel (www.two-autourdumonde.com), puis avec Juan le colombien. Son trip, c'est la récup' ! Tout sur son vélo, déniché on se sait où, provient du bricolage : sacoches, drapeau, porte-gourde, selle... De même, il porte des habits récupérés, transforme les briques de lait en porte-feuille... Il milite pour la non-pollution et la sauvegarde de la nature pour les générations futures. www.colombiandantes.org

IMGP2440 AppartLe deuxième soir, nous emménageons dans notre premier appartement loué en commun, juste avant un gros orage de grêle qui inonde en partie la maison, avant de retrouver nos amis pour un repas d'adieux, qui se révélera fatal...

Le 8 avril, Nico est malade. Nous n'avons heureusement pas prévu grand chose, seuleument des courses, la recherche de renseignements et un passage sur le net. Nous avons entendu grand bien d'un site d'escalade, Hatun Machay et tout nous renvoie à une unique agence : Andean Kingdom. Nous y sommes reçu par un anglophone baraqué, à l'air sûr de lui, qui nous annonce des prix hallucinants : 20 sol / personne pour le trajet, 20 sol /pers. la nuit en tente et 40 sol / pers. celle en "refuge" (paillasse et sans repas bien sûr). Plus cher qu'un hôtel ! Nous sommes écoeurés...

Un peu plus tard, nous serons renseignés sur le personnage. Il a fait main basse sur le site, profitant de la crédulité de la communauté de paysans, en leur faisant signer un contrat d'exploitation qui devait leur garantir des revenus dépendants du nombre d'entrées. Or ce nombre n'est pas précisé. De plus, pour ce faire, il a déséquipé entièrement le site pendant un hiver, alors qu'il n'en ait pas l'unique ouvreur et par là-même en a interdit l'accès aux grimpeurs. Sa dernière bévue a été d'attaquer la camionnette d'un groupe d'archéologues (ce bosquet de pierres est un des hauts sites incas de la région), à coups de hâche ! C'est même passé au journal national ! Bizarrement, sauf pour ce violent coup d'éclat, il n'est pas inquiété par les autorités... Nous sommes blasés d'en entendre autant sur lui et nous renonçons à fréquenter le site, sauf peut être une fois à la journée.

 

IMGP2295 Laguna AntacochaNous optons finalement pour la paroi d'Antacocha, équipée, entre autres, par Hugo. Encore une journée ou deux pour nous préparer... et nous retombons sur nos 2 cyclos, Unaï et Juan ! Ils ne sont pas partis la veille au matin comme prévu, car, de même que Nico, ils ont eu des problèmes de ventre... Nous prenons RDV pour une pan-cake party à l'hôtel tambo ! La conversation tourne autour de la religion, de la nourriture (bouh...), la guerre (le service militaire colombien...), la drogue (des anglais s'essaient à une décoction de champis locaux...) et surtout de la montagne. Juan a un peu grimpé mais Unaï a fait plus de choses, entre autres 3 tentatives au Cervin. Nous nous proposons de transformer son 4èmeessai avec lui à notre retour en Europe ! Il a aussi essayé la grimpe (il habite non loin du Picos de Europa), le canyoning... Encore un qui a la bougeotte ! Juan nous offre avant de nous séparer, pour de bon cette fois, un porte-monnaie de sa fabrication en brique de lait décoré d'une montagne et fermé par un élastique à cheveux, contribution d'Unaï (étrange car il n'a pas de quoi se faire des couettes...)

 

 

Antacocha

 

IMGP2269 Huamashraju Vue d'Antococha

 Nous partons en milieu de matinée pour prendre le "combi" en espérant de voir nos amis sur la route, mais le chauffeur les a croisés très tôt ce matin. Nous nous faisons déposer au pied du chemin qui monte à la lagune, chargés comme des bourriques de notre matériel de camping et de grimpe ! Nous faisons donc l'approche tranquillement, 500m de dénivelé à 3950m environ. Quel bonheur de se retrouver dans le calme de la nature ! Silence, vues somptueuses et efforts physiques, le cocktail idyllique... Nous faisons le plein d'eau à la lagune, qui se révèlera acidulée, avant de monter

IMGP2271 Cashan Vue d'Antocochaassez rapidement la tente à cause d'un orage. Nico aura juste le temps de repérer le pied des voies qu'il éclatera. Notre campement, nous l'avons installé sur la butte qui domine le petit lac, au pied d'un alpage ponctué de quelques cultures et de gros blocs détachés des falaises sous-jacentes. La flore est riche. Pendant la nuit, une grenouille s'est invitée et nous la trouvons, dormant, entre le réchaud et les gamelles. Nico descend faire le plein d'eau, mais ce coup-ci, elle est presque imbuvable, tellement elle est acide. Nous nous en contenterons pour aujourd'hui.

 

IMGP2318 Jatunllasca Vue d'AntocochaNous partons pour faire une première voie (Mallakaska) qui devrait s'enchaîner sur "Noches de Adrenalina". Les 2 premières longueurs sont en 5+. Nico commence, mais Pauline tire le mauvais numéro dans la seconde longueur, car sur 50m, il n'y a que 5 points ! Ça engage direct ! Ensuite impossible de trouver le relais de la voie suivante. Dommage ! Nous tirons un rappel et changeons de secteur. Deux personnes sont dans la "Roger-Guillen", à priori un guide et sa cliente. Nico part dans "le Duc", les premiers mètres n'étant quaiment pas équipés. Malheureusement, coup de grisou ! La pluie et un peu de grêle ! Repli stratégique jusqu'à la tente, un peu amusés par la panique de la cordée voisine. Ils ont laissé tomber les talkis-walkis et crient... Leur corde, un peu courte, ne permet pas à la fille d'être moulinée jusqu'au sol, alors le gars monte au deuxième point puis tire un rappel. va savoir pourquoi il avait gardé sur le dos son sac (de hissage, hic !), en tout cas, il le balance avant de faire son rappel (10m plus haut). Si c'est un pro (possible, il aura conservé les lunettes de soleil toute la journée), l'engagez pas !

 

IMGP2393 Sin titulo 3eme long AntocochaDe notre côté, nous attendons la fin de ce caprice céleste, bien au chaud sous notre petit abri, en grignotant des petits pains tellement secs qu'on dirait des biscottes et du fromage à l'arrière goût reblochonnesque. Nous reprenons notre ascension au bout d'une heure, Nico refait la première longueur et continue en tête dans le deuxième 5+ puis dans le 6b où il cale. Le dernier pas, 5m en-dessous du point suivant, en dalle lichenneuse, promet une chute dans une pante, type catus, aux piquants acérés ! Nous réchappons, par un pendule, dans la voie d'à côté, la "Roger-Guillen", qui sort en deux 5+, bien continus. Au sommet, Nico se fait mouliner jusqu'au pas difficile du 6b, mais ne IMGP2337 Shaqsha Vue d'Antocochapeut essayer la dernière longueur de 7a+, trop surplombante.

 

Nous rentrons par un sentier caïrné, qui chemine ensuite dans un vallon fleuri (voir album Du Vert et Des Bêtes), ramassant un fagot pour le feu du soir. Le dîner n'est pas terrible, à cause de l'eau, que nous buvons avec parcimonie, ne sachant pas ce qu'elle contient. La nuit n'est pas terrible, surtout pour Pauline. Tenaillée par la pépie, elle rêve d'une bouteille de Pepsi qu'elle a payée, mais qu'elle se fait voler !

 

 

IMGP2378 Sin titulo 2eme long AntocochaMission matinale : trouver de l'eau potable. Nico s'y colle ! Nous regardons la carte, représentant un ruisseau à 2 km. Il revient au bout d'une petite 1/2 heure, Mais comment IMGP2400 Sommet Antocochaa-t-il fait ? Bin, il y a un cours d'eau à 200/300m de la tente... Quel plaisir de retrouver le goût du chlore ! Pour notre deuxième journée de grimpe, nous faisons la "Roger-Guillen" (sin titulo, sans nom, sur le topo) : 5+, 6a et les deux 5+ d'hier. La deuxième longueur est vraiment superbe, avec quelques pas plus techniques et une vue imprenable sur le 8 d'Hugo (cotation à confirmer). Il y a de l'ambiance dans cette paroi, qui sort à 4200m environ, d'autant que c'est le parfait mirador pour observer le sud de la Cordillère Blanche : Cashan, Huatsan, Shacsha, Jatunllasca et Pongos... Nous en profitons encore un peu, le temps de rejoindre la route goudronnée, où nous attrapons de justesse un combi. Nos sacs finissent sur le toit du véhicule, comme le mouton de la campesina, balloté au gré des nids de poule. Ce voyage est plus engagé que les courses en montagne ! Nous retrouvons notre appart' avec un certain plaisir et Nico rêve déjà aux prochaines courses... D'ailleurs, nous allons rester ici avril et mai, plutôt que de faire des aller-retour peu écolo en bus...

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 20:50

IMGP1991 Rio ChuquicaraIMGP1983 Rio ChuquicaraHuamachuco - Caraz

La quête de la bonne route est toujours d'actualité. Nous avons, suivant la carte, 2 options. La première , probablement plus esthétique, traverse les montagnes sur plus de 100km. L'autre, plus simple, consiste à longer le Río Chuquicara sur une soixantaine de kilomètres avant de remonter la vallée du Río Santa. Seulement, un pont s'est effondré sur un des affluents du Chuquicara. Grosse interrogation ! Nous optons pour la seconde solution, plus aventureuse, on aime le risque...

 

Le 26 mars, vers midi, nous chargeons les sacoches et nous quittons Pallasca... au moment il commence à pleuvoir ! La descente est raide et boueuse puis l'état de la chaussée s'améliore, plus sèche. Les lacets s'enchaînent assez bien, mais Nico finit ses patins. Heureusement, plus de descentes prolongées au programme avant Huaraz ! En bas, c'est agréable. Il y a quelques nids de poule mais les montagnes se dressent majestueusement de part et d'autre du torrent bouillonnant. Nous profitons de la vue, car la chaussée est plutôt plane et agréable, rêvant à tout ce que nous pourrions gravir comme cailloux ici.

 

IMGP1993 Village des mineurs de charbon

Arrive le moment fatidique du pont écroulé. Ce n'est affluent du Chuquicara, pourtant, grossi par les pluies, il ne paraît pas aisé à franchir... Nous nous engageons avec le vélo de Nico dans le lit. Les premiers mètres sont faciles à passer, puis l'eau devient plus profonde, nous poussant de plus en plus violemment. Les sacoches commencent à prendre leur bain... A cet instant, nous sommes un peu au bord de la catastrophe, car nous n'avons pas encore passé le gros du courant. C'est alors que nous sommes interpellés par un homme sur la rive. Nous faisons difficilement demi-tour et regagnons la terre ferme. L'homme nous propose de passer en camion avec ses compagnons. Nous acceptons, bien contents de trouver de l'aide pour nous sortir de ce mauvais pas. Nous chargeons les vélos IMGP1998 Village des mineurs de charbondans la benne du camion, passons non sans peine l'obstacle et, vue l'heure tardive, acceptons qu'ils nous déposent au village suivant (tentation du diable !). Nous faisons le trajet avec 2 jeunes de Pallasca, dans la remorque. Nous montons sur les barres transversales pour mieux voir le paysage. De là-haut, nous tanguons et les vues plongeantes des précipices en aval sont impressionnantes. Soudain, nous entendons une détonation : un des pneus a éclaté (un Michelin). Nous nous arrêtons une bonne demi-heure pour le changer et nous repartons, quelques minutes seulement avant qu'ils nous laissent au pied d'une mine de charbon, où sont agglutinées quelques maisons plus ou moins délabrées. Les villageois nous invitent à monter la tente devant une des habitations. Les gamins sont très curieux et l'un deux fonce vers nous en nous criant : "Regale mi !" (Fais-moi un cadeau !). Nous stoppons vite ses ardeurs car nous n'avons pas grand chose, ni bonbon, ni jouet.

 

IMGP2030 Cañon ChuquicaraComme il fait chaud (avec la perte d'altitude, nous sommes repassés dans une zone désertique), nous laissons les portes de la tente ouvertes. Quelle bonne idée ! Enfin pour les moustiques... Le gamin de la veille nous attend et nous propose de nous accompagner un peu, jusqu'à des ruines incas. En effet, une construction se dresse au bord de la route. Il nous montre un trou, au pied, qui menait à la rive opposée par un tunnel creusé sous le río, malheureusement dont la sortie s'est écroulée. Incroyable ! Devant l'impossibilité de faire un pont, ils sont passés par dessous ! Le gamin nous IMGP2032 Cañon Chuquicaraquitte, en nous disant bien sûr que si nous revenons, il faudrait lui rapporter un vélo comme le nôtre ! Il n'y a que 5km de mauvaise route et nous retrouvons vite l'asphalte. La suite s'enchaîne bien, avec quelques ponts bien impressionnants : il faut passer sur des planches, sans se louper, car au milieu il n'y a que des traverses, avec des jours assez grands pour laisser passer un lutin !

 

 

Parfois, nous voyons des trous dans les parois. Pour un peu, ils passeraient inaperçus, mais on peut voir des murets qui les bouchent en partie. Ce sont les tombeaux traditionnels, similaires mais moins célèbres que ceux d'Otuzco. Tout le long de cette vallée, nous en repèrerons, certains très haut perchés.

 

 

IMGP2043 Usine désaffectée Rio SantaNous débouchons, après trente bornes, toujours grandioses d'ailleurs, sur un bled lugubre à la confluence de 2 torrents : Chuquicara. Des policiers ont indiqué la direction de Huaraz à Nico par un chemin caillouteux à l'air tellement piteux qu'il ne IMGP2045 Campement minier Rio Santales croira qu'après lecture de la carte. Nous mangeons dans un restaurant miteux, dans les cris stridents d'un perroquet neurasthénique qui se plume consciencieusement le ventre. Dépités de ne pas poursuivre sur le goudron, nous repartons bien alourdis de nos réserves d'eau, puisqu'ici, rien ne pousse et que nous ne pouvons puiser dans le Río Santa, qui déleste de leurs ordures tous les villages depuis Huaraz. La chaleur reste supportable grâce à un fort vent remontant la vallée, d'autant plus appréciable qu'il nous pousse, comme une main dans le dos. C'est le seul agrément de cette portion, car la piste est une des pires parcourues depuis le début du voyage ! Très douloureuse pour les fesses... De chaque côté, nous sommes encadrés par les montagnes de caillasses, où seuls quelques cactus gigante parviennent à survivre. De temps à autre, une ligne carbonifère barre le paysage, parfois accompagnée par l'entrée abandonnée d'une mine. Nous en trouvons une assez importante dans le temps, où nous montons le camp. Personne, à part quelques rares véhicules... La lune donnera à ce lieu un air mystérieux, fantasmatique.

 

IMGP2061 Cascade Rio SantaAu réveil, notre évolution reprend sur cette fichue piste qui ne s'améliore pas. Certains pensent même à jeter le vélo dans le río ! Vient une bonne surprise, qui efface un peu notre fatigue : une cascade, digne de la pub Tahïti douche ! Nous nous débarrassons de nos frusques pour nous faire masser les épaules quelques instants, un délice.

Petite erreur à la bifurcation, vite corrigée et pause repas sous des acacias. Peu à peu, les flancs verdissent de quelques buissons épineux. Nous grimpons ensuite une belle petite côte, chaleur écrasante, pour déboucher sur Yuracmarca, village où les habitants ont un drôle d'air, pas bien engageant. Alors que nous nous mettons en quête d'un coin IMGP2065 Yungaipampa Rio Santapour dormir, nous rencontrons un motard américain. Nous parlons un peu et il repart, avalant les mètres jusqu'à la prochaine épingle en 2 secondes, tandis que nous le regardons, pensant qu'il nous faudra bien 5 minutes pour la même distance... Juste au-dessus, nous trouvons un beau stade, au lieu-dit Gibraltar, à l'herbe grasse, camping idéal ! Personne... Tant pis... Quand il n'y a pas le droit, on prend le gauche ! Dans la soirée, nous discutons avec l'agent de sécurité qui garde l'entrepôt juste à côté et, pour la première fois, des flics viennent contrôler nos papiers pendant leur ronde.

 

IMGP2072 Cañon del PatoNous nous endormons sereins et bien gardés pour cette nuit ! (et exceptionnellement propres, car nous nous sommes servis de la douche à l'air libre des vestiaires). En réalité, nous ne sommes qu'à 5 minutes de Huallanca, où se situe une des plus grandes centrales hydro-électriques du pays et où débute le fameux Cañon del Pato (canyon du canard). Pas de bol, nous nous apercevons que le pneu de la remorque est à plat. Nous y trouverons une douzaine d'épines et la chambre à air nécessite 4 rustines pour tenir le coup ! Après ce contre-temps, nous nous engouffrons dans la gorge. La route, ponctuées de multiples tunnels (35 en tout ), ne nous laisse pas serein : une seule voie, ce qui n'empêche pas les péruviens de rouler à tombeau ouvert. La majesté du site est cependant au rendez-vous, avec de grandes cascades sur la rive d'en face, à nous faire envie de les essayer en canyoning...

IMGP2076 Cañon del PatoA la sortie du défilé a été construit, en 1913, un barrage, formant une grosse cascade. Nous avalons un repas sec (pain sec, thon sec, tomates sans jus...) au premier endroit ombragé. Nous sommes enfin dans la vallée encadrée par les Cordillères Noires (à l'ouest) et Blanche (à l'est). Elles ne se laissent pas dévoiler facilement, mais nous aurons la satisfaction de découvrir, de temps en temps, au travers d'une trouée dans les nuages les premiers sommets enneigés (Champara, Santa Cruz). Nous filons sur les derniers kilomètres jusqu'à Caraz où nous trouvons un petit hôtel bon marché, juste avant l'orage du soir. Pour fêter notre arrivée, nous nous offrons un bon "resto", mais pas de chance, nous attendons longtemps avant d'être servi par ces voleurs (ils gonflent l'addition, comme si nous ne savions pas compter !).

Plus qu'une mission maintenant : GRIMPER !

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 01:10

IMGP1875 Vue du col de QuesquendaA Huamachuco, la police nous a renseigné sur le chemin, mais ils ne sont pas de la région. Ils ont juste entendu parlé de grève de mineurs avec altercations parfois violentes. Ils ne nous disent rien sur les narco-trafiquants comme l'avait indiqué un ancien flic rencontré à Ichocan. Ils ne savent pas grand chose en fait. Au poste comme au syndicat d'initiative, ils sont étonnés par notre carte plus précise que les leurs... C'est pour dire, car la nôtre n'est pas des plus justes... Bref, nous nous décidons de tenter la route des montagnes malgré tout, pour éviter le détour de la côte et ses moustiques. Un des gars de l'office du tourisme nous propose de nous accompagner en moto, au moins au départ. RDV pris pour 9h30 sur la place d'armes, avec lui et aussi Gerd, un allemand rencontré au marché.

 Huamachuco - Caraz

Interruption petite annonce : Gerd, la soixantaine, habitué des pays étrangers (a vécu en Afrique du Sud, France, Angleterre, Hollande, Equateur...) et vivant depuis 7 mois à Huamachuco, cherche une bonne amie, propre si possible, pour partager sa vie. Attention Gerd est un gros fumeur mais touche une rente mensuelle d'Allemagne et parle plusieurs langues (l'espagnol, le francais, l'allemand, l'anglais). Il monte un restaurant pour touristes dans le centre ville. Candidates nous contacter...

 

IMGP1880 Neige de QuesquendaAu rendez-vous, ce samedi 20 mars, auquel nous sommes en retard de 10 min nous fait remarquer la ponctualité allemande, nous ne retrouvons que Gerd, qui nous explique que notre accompagnant s'est désisté... Tant pis, nous n'en sommes que soulagés et nous partons un peu plus allégrement alors que notre copain du jour semble un peu inquiet de nous voir nous enfoncer dans les montagnes. Bonne surprise, la route est au départ goudronnée, car c'est l'axe principal qui mène à Trujillo. Une bonne montée nous permet de sortir de la ville et une grande descente nous fait changer de cuvette. Nous ne prenons pas la 1èrebifurcation qui pourrait nous mettre sur la bonne voie, afin de profiter un peu plus du goudron et un passage à plus de 4000m. Les réjouissances se terminent vite et nous attaquons la remontée vers le col de Quesquenda. Au loin, nous apercevons la mine de Comarsa qui fait une énorme travée jaune au milieu du paysage. De temps à autre un énorme nuage de poussière s'élève au-dessus d'elle, suivie par une grosse détonation.

 

IMGP1883 Coucher de soleil QuesquendaLa côte n'en finit pas, nous nous élevons graduellement, même si la route s'aplanit un peu. Au col, à plus de 4000m ( mais sur la carte il est indiqué plus bas), des nuages noirs s'amoncellent. Nous amorçons notre descente, juste avant de nous mettre à l'abri pour nous protéger de l'orage sous l'avancée d'une maison. Les éléments se déchaînent en tempête de grêle, blanchissant le paysage. Nous frappons à la maison mais les habitants ne nous répondent pas. Alors nous nous réfugions sous un appentis, au milieu des fers à béton. Très rassurant, alors que la foudre frappe les sommets alentours... Malgré tout, nous sommes trempés et la température a rapidement chuté. La couche de grêlons s'épaissit sur la route pour atteindre 5 cm. Nous tambourinons à la porte car les précipitations continuent de plus belle. Les propriétaires nous ouvrent, faisant semblant de ne pas comprendre ce que nous voulons. Ils nous laissent entrer, sans nous proposer une place près du feu. Pas la peine d'afficher des images religieuses dans la maison pour aider aussi peu les autres ! Dès que le déluge cesse, nous repartons, en sens inverse ! En fait, nous avons loupé la bifurcation ! et nous avons surtout repéré une maison juste à côté du croisement où les occupants avaient l'air plus aimables.

IMGP1885 Chez les Riquelme QuesquendaPour la première fois, nous faisons du vélo sur la neige, enfin pas vraiment mais cela ressemble un peu. A la maison en question, nous demandons carrément l'asile à la famille Riquelme, qui nous installe deux chaises prestement devant le poële à charbon. Nous mettons les pieds directement dessus ! Un vrai bonheur ! Ces gens sont vraiment gentils. Ici, c'est leur "maison de campagne". Román, le père, y reste avec une des filles Suleimana toute la semaine, alors que la mère Adriana ne vient que le week-end. Durant la semaine, elle habite Huamachuco avec les 6 de leurs 12 enfants qui vont encore à l'école (la dernière a 6 ans, les plus grands travaillent comme agriculteurs). Pendant ce temps, Román s'occupe des bêtes (vaches, chevaux, alpagas...) Il travaillait avant comme conducteur à la mine de Comarsa, mais a été renvoyé suite à un accident en vélo. Il cumule car en février dernier, il s'est fait opérer de l'appendicite et ne cessant pas ses activités, il a toujours mal au niveau de la cicatrice (il se soigne à la coca !).

IMGP1896 Femme au chapeau QuesquendaLa jeune fille est un peu timide avec nous, tandis que les parents discutent, elle s'occupe de toutes les basses besognes : cuisine, entretien du feu (il faut faire des boules avec le charbon trempé pour le sécher), nourriture des chiens... Elle doit avoir au plus 16 ou 17 ans. Elle nous prépare une bonne soupe, dont nous aurons droit à 2 assiettes. Après un dernier lait d'avoine, ils nous prêtent des couvertures que nous étalons au sol sur le tarp et nous nous enfilons dans nos sacs de couchage, tout juste réchauffés ! Ici pas d'électricité, on se couche tôt.

 

IMGP1890 Champara vu de QuesquendaLe réveil se fait à la lueur du jour. Les Riquelme nous offrent encore la couvert. Pour le petit déjeuner, soupe et maïs grillé. Il fait frais dehors, mais le ciel est clair. Nico est tout fou et pour cause : on aperçoit au loin la Cordillère Blanche enneigée. Nous repartons revigorés par cette chaleureuse rencontre. La route est maintenant en cailloux et terre, assez bonne cependant. Des ruisseaux courent de tous côtés, alimentés par la fonte des grêlons. Nous descendons en direction de la mine, vers Coñachugo, tout petit hameau à la croisée de plusieurs chemins. Nous ne savons quelle direction prendre (va trouver un panneau dans la cambrousse !) jusqu'à l'arrivée d'un motard qui nous renseigne judicieusement : la route la plus belle et la plus facile passe par Tembladora mais les mineurs en grève la bloquent. Restent deux routes, qui plongent sur Cachicadán, les deux mauvaises et augmentant le dénivelé. Nous partons sur celle à flanc de montagne. Très chaotique, par endroits les ponts sont effondrés. Nos patins de frein fument encore une fois, s'usant trop rapidement avec la boue et l'humidité.

IMGP1907 Descente vers CachicadánCachicadán, petit village perdu, possède des sources d'eau chaude mais nous poursuivons notre route, en direction d'un nouveau col. C'est dur après plus de 40 km de descente, de gravir ce chemin dans la chaleur. Petit à petit, nous gagnons du terrain, encouragés par la beauté du paysage verdoyant. Après deux essais infructueux, nous trouvons un très bon emplacement, à côté des maison de Francisco et son frère. Si nous montons la tente, ils nous serviront à dîner (et à déjeuner le lendemain). Ils sont particulièrement intrigués par la tente et les matelas auto-gonflants, qu'ils ne trouvent pas bien épais. .. C'est pour cela qu'on préfère l'herbe !!!

 

IMGP1914 Cavalier AlgallamaAu moment de repartir le lendemain, Francisco nous fait remarquer que le pneu de la remorque est crevé. Nous réparons sous les yeux d'une petite bonne soeur, la mère Maria, israélite. Nous lui apprenons quelques mots de francais (ils rigolent beaucoup avec "cochonnet") et nous échangeons nos points de vue sur la religion et l'écologie. La petite mère ne veut pas nous laisser partir, mais il nous faut poursuivre notre route.

IMGP1919 Comarsa vue d'AlgallamaNous traversons le plateau d'Algallama et c'est reparti pour le secouage de pruniers afin de descendre à Angasmarca. La journée a débuté tard et il est l'heure de manger quand nous arrivons à la cité minière. Nous profitons d'un almuerzo (Nico moins car il tombe sur une patte de poule en mangeant sa soupe) mais nous ne pouvons repartir car l'enterrement d'un mineur bloque la circulation, d'autant plus que beaucoup sont saouls, augmentant les risques d'échauffourées. Le cortège se disperse au bout d'une heure, sans grand incident, mais nous sentons la tension de la population contre la société Comarsa. A priori, les conditions de travail sont plutôt dures et surtout, ces grosses entreprises polluent sans vergogne, notamment l'eau, comme à Yanacocha. Les habitants d'Angasmarca, en aval de la mine, en font les frais.

Nous redémarrons en milieu d'après-midi, sur une route pas bien meilleure. Après notre grosse journée de la veille, nous manquons un peu de peps', alors au premier emplacement serein, cachés par les eucalyptus, nous plantons la tente.

 

IMGP1945 Virages sous MollepataIMGP1927 Vers AngasmarcaC'est un peu la restriction d'eau, car nous n'avons pas fait le plein à Angasmarca (et pour cause). Nous repartons au matin quasiment à sec. Après quelques virages en pente bien raide pour nous échauffer, Pauline rencontre un jeune, Mariano, d'environ 7 ans, en retard pour l'école. Il faut dire qu'il a 1h de marche pour y arriver... Plus loin, Nico tombe sur une dame et ses deux grands fils. Ils nous proposent leur robinet (pas de mines au-dessus de nos têtes) et nous offrent des figues de Barbarie, les fruits du tuna, rafraîchissantes. Nous poursuivons notre ascension, le ciel devenant de plus en plus menaçant. La pluie commence à tomber alors que nous entrons dans un village. Nous nous installons sous le porche de l'église pour notre pique-nique. La pluie cesse, mais au moment de repartir elle se décide à nous accompagner un moment. Heureusement, les vêtements sèchent vite après l'averse, d'autant que nous nous attaquons à un petit col, suivi comme il se doit d'une petite descente vers Mollebamba. La pluie redouble, nous nous abritons sous un toit avec quelques dames. Le hameau se termine par une belle côte , sitôt gravie que la pluie rejoue sa partie. De nouveau, nous patientons pendant le plus gros du IMGP1954 Camp de Mollepatachagrin du ciel. L'architecture des maisons, toujours en pisé, change un peu, la partie centrale s'ouvre sur un balcon. Nous nous décidons à continuer, car il commence à se faire tard, quitte à nous faire rincer, ce qui ne manque évidemment pas.

Au croisement suivant, nous nous fourvoyons, heureusement pas plus de 1 ou 2 km à flanc de montagne. La descente vers Mollepata est vertigineuse, le village n'offre rien d'agréable, alors nous continuons jusqu'à trouver un emplacement en bordure de route (pas du tout fréquentée : 2 véhicules pendant la soirée) et non loin d'un ruisseau, pour un petit décrassage, des hommes et des vélos...

 

IMGP1955 Coucher de soleil MollepataLe 24 mars, après 5 jours de pédalage, c'est un peu la journée IMGP1967 Les mêmes virages, vus d'en face, Mollepatade trop pour Pauline. Pour terminer la descente jusqu'au Río Chupicará, cela va encore, mais dans la remontée sur le versant opposé, elle "coule une bielle" et pousse le vélo. Il faut dire aussi que le soleil se montre particulièrement violent aujourd'hui et surtout y'avait pas de bananes au petit-déjeuner, élément fatal à la déroute. Au dernier virage, nous mangeons tout ce qui reste de nos sacoches (et qui ne se cuisine pas) et nous repartons laborieusement. Les nuages moutonnent un peu, ce qui facilite la tâche et la route traverse maintenant en pente douce vers les quelques maisons de Shinbol, où nous reprenons nos libations, agrémentées de gâteaux et enfin de bananes salvatrices (cela vaut l'énergie nucléaire des mandarines d'Abner !). L'après-midi, le cheminement se poursuit à allure modérée, pour atteindre Pallasca, perché sur un éperon montagneux. Un seul hôtel est ouvert, bon marché (10 soles, soit 2,50euros environ) car n'ayant pas de lit double, nous ne payons que pour le lit simple utilisé ! Petit hic, la résistance de la douche ne fonctionne pas. C'est donc douche glacée à l'eau des montagnes. Nous nous offrons un jour de "repos" (lessive, courses, nettoyage des vélos), dans l'auberge à la peinture de Napoléon... pour reprendre des forces avant la suite de nos aventures sur la route du charbon... IMGP1981 Napoléon Hôtel de Pallasca

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 23:34

Juste un petit article en hommage à trois personnes.

Gérard Grillet
Bon collègue et gars sympa, c'est pas juste et c'est la vie... Courage Christine, courage aussi aux enfants...

Gérard Jacquiau
Ah le cousin, c'est pas juste non plus, tu n'auras pas eu le temps de le faire ce Mont Blanc ! A la prochaine occas', on le fait pour toi. Courage Francoise, Sandrine, Laurent et Emilie. On pense à vous...

 

Et ma p'tite Grand-mère...
Tu voulais vraiment pas y aller, à la maison de retraite... C'est pour les vieux hein ! T'as bien réussi à l'éviter (et avec force résistance) et c'est tant mieux, tout compte fait. Tu auras gardé en vue la Dent du Chat, même si les chats avaient déserté la maison bien avant toi.

Et voilà, trois étoiles de plus dans le ciel...

Pauline

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 18:00

IMGP1549 Plaza de armas - CajamarcaNotre séjour à Cajamarca durera 2 jours, le temps d'apprécier l'histoire et l'architecture coloniale de cette ville. Elle fut le théâtre d'un grand évènement puisque Atahualpa, le dernier empereur Inca y fut exécuté par le conquistador Francisco Pizarro malgré le versement de fortes rançons (une maison remplie d'or 2 fois). Depuis, plusieurs églises y ont été érigées, le plus ancienne datant de 1665.
IMGP1518 Cunjunto Monumental Belén XVIIIème-CajamarcaIMGP1528 Iglesia San Francisco de 1699-Cajamarca
Les secteurs économiques de cette capitale de province sont la production de bétail (1ère du pays) et les ressources minières qui débutèrent au 18èmesiècle avec l'extraction d'argent. Elles continuent, aujourd'hui, avec les mines aurifères, notamment celle de Yanacocha, la plus grande du pays mais à la mauvaise réputation ( pollution, problème sanitaire, cancers et malformations...). Nous pouvons entendre plusieurs fois dans la journée les détonations de celles-ci.


Nous profitons également de notre passage dans les grandes villes pour trouver ce qui nous fait défaut, des manchons en mousse pour soulager la paume des mains sur le guidon, une chambre à air (avec une valve du bon calibre !), des denrées alimentaires plus variées, un bandana orange (hommage à la DDE) pour Pauline et un T-shirt à manches courtes et des claquettes pour Nico que vous apercevrez sur les prochaines photos.


Cajamarca---Huamachuco.JPGIMGP1551 Ventanillas d'OtuzcoQuittant notre auberge de jeunesse, nous prenons la direction d'Otuzco et de ses Ventanillas. Ces niches servaient de nécropoles ; les cimetières actuels sont élaborés avec la même architecture mais en béton. Nous continuons en direction de Combayo pour escalader la falaise de Chicche. Malheureusement elle est détériorée (points manquants, proximité de la route, poussières...), nous montons donc notre campement un peu plus en amont pour profiter du paysage riche en couleurs.


Rencontre avec un paysan du village, qui profite lui aussi de la beauté de son pays et s'arrête un bon moment pour regarder le jeu du soleil et des nuages.


IMGP1571 Chicche (ou Chipche)IMGP1628 Campement de La ColpaL'étape suivante nous fait parcourir un très joli plateau situé à plus de 3000m pour descendre sur Encañada puis Baños del Inca où s'y trouvent des eaux chaudes thermales. Nous ne désespérons pas de grimper et nous rejoignons le site de blocs situé au-dessus du village touristique de la Colpa. L'endroit est peuplé de chinchillas que nous n'apercevrons pas. Ils se planquent, peur des gringos ? Par contre, Pauline découvre un scorpion en récupérant une pierre pour s'asseoir. La prochaine fois, elle fera ce geste moins innocemment.


IMGP1626 Arc en ciel - La ColpaIMGP1648 Bloc La ColpaNous passons 2 jours paisibles dans ce lieu sauvage avec seulement comme ennemies "las moscas" (mouches piquantes) qui nous assaillent dès les premiers rayons du soleil, et comme amis les enfants bergers du coin. Ils se promènent dans leur petit monde, accompagnés de leurs moutons, chèvres, taureaux ou ânes. La venue de 2 étrangers est sûrement un évènement pour eux. Passé le cap de la timidité, Pauline commence à sympatiser avec eux, Nico préférant s'user la peau des doigts et les chaussons tant qu'il peut.

IMGP1740 Vue de la vallée de Cajamarca - Abra El GavilanAprès ces 5 jours dans la vallée de Cajamarca, nous reprenons la route du sud vers Cajabamba. Une première côte nous fait passer à côté de l'usine de déchets solides de la mine de Yanacocha, puis nous oscillons dans des paysages plutôt secs mais aux reliefs et aux couleurs apaisants. La terre est souvent rouge ce qui contraste avec la verdure de la couverture végétale. En fin de journée, nous plongeons sur la ville de San Marcos où retrouvons un peu le climat du nord du Pérou (entre San Ignacio et Jaen). Flore plus luxuriante avec bananiers, huabassiers...


IMGP1797 Campement MarcabalLe lendemain, toujours plus au sud et pour ne pas changer nous attaquons par une montée. La route est en moins bon état mais encore en asphalte. Passé le col, nous abandonnons las moscas à notre grand soulagement. Nous suivons le Río Crisnejas, les gens sont assez accueillants dans l'ensemble et répondent à nos bonjours. Cette vallée n'est pas bien desservie en électricité mais propose les meilleurs cuys du pays ! Des enfants sortent de l'école, ils ont classe de 7h à 13h, ils ont repris les cours depuis 1 semaine après les grandes vacances d'été. Richard et Reina nous accompagnent sur leur chemin de retour. Dans la montée de Cajabamba, nous trouvons un endroit pour camper à la confluence de 2 torrents, plus en amont une cascade jaillit entre deux falaises.

IMGP1807 Bergère MarcabalLa pluie de l'aube nous retarde, il est plus dur de se motiver à partir. La ville de Cajabamba est vite atteinte. Les banlieues de ces bourgades de campagne sont rarement agréables alors que leur centre réserve des surprises avec des rues étroites, des maisons à balcons en bois et des places toujours bien entretenues. Nico fait les courses et craque : il achète 1kg de chocolisto (chocolat en poudre).IMGP1821 Marcabal






Comme promis la route vers Huamachuco est en terre et avec la pluie du matin, certaines parties sont encore en boue sablonneuse ce qui encrasse énormément le pédalier de Pauline à cause d'un garde-boue défectueux que nous améliorerons dans la soirée. Ces flancs de montagne sont assez peuplés, nous ne faisons pas 200m sans passer près d'une maison. De temps en temps un village apparaît. La vue est encore plus riche en couleurs que les jours précédents. Les habitations sont en pisés rouges avec des toits en tuile style provençale. De petits ruisseaux jaillissent dans chaque creux de quebradas (petits vallons). Les cultures sont de maïs (en cette période chaude et arrosée qu'est l'été péruvien), de patates ou de blé et nous apercevons fréquemment le paysan labourer son champ au soc tiré par 2 gros taureaux. Cette région nous enchante.
IMGP1821 MarcabalEn fin de journée, nous ne dérogeons pas au rituel de la recherche de l'emplacement pour le tente. Notre première tentative tombe à l'eau, nos interlocuteurs sont "défoncés" à la coca et ils nous parlent en même temps en nous indiquant des lieux peu commodes... Depuis San Marcos, la plupart des homme chique et ils semblent être dans un état second tout en restant assez gentils voir trop aimables. Heureusement une famille nous accueille et nous propose de poser notre tente derrière leur maison. Ils nous offrent de belles pommes de terre que nous cuisinons pour notre dîner.

IMGP1835 Descente vers la lagune SausacochaLe réveil est un peu pénible avec le chant du coq qui commence à 4h du matin à 2 mètres de nos oreilles, pour finir vers 6h... Nous évoluons toujours dans ces montagnes très souvent ornées de plantations d'eucalyptus, source de bois de chauffage très rapide à renouveler mais malheureusement cela appauvrit énormément les sols. Une descente nous amène à la lagune Sausacocha ("lagune qui ne sèche pas" en quechua) où nous prenons une belle saucée au passage avant d'arriver à Huamachuco par des routes raides et chaotiques. La ville semble assez touristique avec des sites archéologiques non loin comme Markahuamachuco et Wiracochapampa. Nous mettons quasiment 2h à trouver un hôtel abordable avant de pouvoir nous reposer. Le soleil est très vif par ici, ce qui accentue notre déshydratation causée également par l'altitude.
Demain nous permettra de choisir notre prochain itinéraire en prenant conseil auprès de la police. Les dernières informations que nous avons eu mentionnent des problèmes de viabilité des routes dans les campagnes avant Huaraz.
IMGP1826 Famille péruvienneIMGP1827 Famille péruvienne

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 01:56

IMGP1282 Puerto Eten
Un peu plus de mer...

Nous projetons de quitter le Pacifique ce matin du 28 janvier, mais nous avons passé la veille sur le net, pour répondre aux mails et écrire l'article du blog... Nous avons donc passé la journée enfermés devant l'écran et nous n'avons pas profité de la baignade... Alors nous décidons de rester un jour de plus... En plus, la compagnie de Mike le suisse, IMGP1351 Puerto Etend'Elisa sa femme et de la petite Mélanie est agréable...
Et puis, c'est tellement rare de trouver tant de propreté... Nous passons donc la journée à la plage, nous faisant rouler dans les vagues... Nous profitons...

Le Lendemain, ce sont les trente ans de Pauline, alors, nous décidons de... rester un jour de plus... Bouquet de fleurs au saut du lit... Mike et Elisa ont lancé un pari sur notre motivation à quitter leur hôtel : il gagne une bière.
Du coup, ils nous invitent pour le midi à partager leur table et le soir, nous leur faisons des crêpes, que Mike arrose d'un Pisco Sur, cocktail du coin, de rouge chilien et de bonne musique : Ska P, King Kora, les Rolling Stones, Manu Chao...


Le jour suivant, Mike gagne encore le pari... La tête est un peu lourde, nous avons discuté tard dans la nuit et attendu l'innondation prévue due aux répliques du tremblement de terre du Chili. Ce suisse est de très bonne compagnie. Malheureusement, nous devons échanger en espagnol car il est d'origine allemande. Son père, caporal dans l'armée, a fui son pays en 1936, pour échapper au nazisme, et est resté au Pérou, où il a fondé sa famille, jusqu'à l'effondrement de l'économie suite à un coup d'état. D'où les attaches de Mike à ce pays, où il a pris sa retraite.

Nous profitons de cette journée de plus pour un peu de culture, en commençant par un film en français, chance inouïe(Banlieue 13) et en continuant par une visite, guidée par un employé de la mairie, de la gare désaffectée de Puerto Eten... Cela rappelle à Nico son travail, car il retrouve des machines bien connues dans l'atelier de maintenance des trains : fraiseuses, rectifieuses et gros tours. Nous pouvons voir aussi plusieurs locomotives, la plus vieille de 1867, et des wagons à l'abandon, entamés par l'air marin. Les entrepôts étaient immenses pour stocker sucre et riz qui étaient exportés en grandes quantités via les bâteaux. Un grand ponton permettait aux trains de décharger les marchandises directement sur les cargos.

Malheureusement, la même crise qui a fait fuir la famille de Mike en Suisse, a ruiné le pays. La junte militaire qui avait pris le pouvoir à délaisser l'agriculture et le pays ne s'en est toujours pas relevé. Notre guide nous éclaire aussi sur les cultures pré-colombiennes de la région, vieilles de 5000 ans, Lambayeque, Mochica et Cupisnique. Ces derniers étaient les habitants de Puerto Eten et de ses environs et n'ont pas été englobés dans l'empire Inca. La théorie veut qu'ils soient d'origine polynésienne ou chinoise et ils avaient un mode de vie propre, tourné vers la mer. Le Cerro qui domine le village porte encore leurs traces : mines d'or, lieux de prière (culte de la lune), chemins empierrés...
Une petite baignade clôt la journée : les vagues sont énormes, 3 mètres au moins, et nous "surfons"... C'est impressionnant la puissance des flots ! Parfois, ils nous écrasent, d'autres fois nous sommes aspirés derrière les rouleaux. La mer est d'autant plus grosse que la lune est pleine et que les tremblements de terre successifs doivent avoir quelqu'influence.

Puerto Eten - Cajamarca
C'est reparti ! (la perte du pari)

Le 2 mars, Mike perd son pari et nous faisons nos bagages. Après sept kilomètres, nous retrouvons la Pana' et ses camions, avec le vent de face.
IMGP1381 Via ChepenLe paysage est lunaire.
Sorti des zones irriguées à proximité des embouchures de fleuve, le sable est le roi du désert, ponctué par de grands champs d'ordures.
Les décharges sauvages sont habitées par des hommes qui vivent du tri des immondices, à l'odeur amplifiée par la chaleur torride. Au loin, des montagnes des cailloux, parsemées de cactus...
Nous rencontrons un jeune, en petite moto, qui fait demi-tour pour discuter un moment avec nous. Il est d'origine de Cajamarca et nous invite à l'appeler quand nous y serons. Il aime la compagnie des étrangers et a rencontré il y a trois ans environ le couple qui a suivit le chemin de l'Inca, de la frontière colombienne à Santiago du Chili.

Un peu plus loin, les patronnes du restaurant où nous nous arrêtons, nous informent que nous sommes précédés par un brésilien en vélo. Nous ne le rattraperons pas...
Une pause pour manger une pastèque et nous nous engageons sur la route de Chérrepe. Nous renonçons à passer la nuit au bord de la mer car la route est trop défoncée. Nous demandons donc à des paysans, en train de récolter leur riz, si nous pouvons passer la nuit dans le champ près de leur maison. Ils nous offrent des bananes et des mangues.IMGP1389 Bananier - Pacanguilla Perú Dans ces régions de rizières, nous sommes vite assaillis par les moustiques. Dans la tente, de nouveau la guerre, mais cette nuit, nous la perdrons, malgré la pluie.
La pluie d'ailleurs transforme le champ sablonneux en champ de boue. Nous devons lutter sur les 200 mètres de sentier pour sortir nos vélos, complètement encrassés de paille et de terre qui bloquent les roues au niveau des patins de freins. Un homme en vélo aussi nous suit sur le chemin qui nous ramène à la Panaméricaine. Il nous déconseille de laver nos vélos dans le premier ruisseau rencontré, pollué par les ordures, et nous indique un peu plus loin une eau "plus propre". La différence n'est pas flagrante, mais bon...

Nous démontons les sacoches pour plonger les Bad Boy directement dans la mare. Et là, nous voyons que Nico a crevé... La chambre à air de rechange  que nous avions achetée à Cuenca se révèle inadaptée : valve trop grosse. Donc petite séance bricolage avec les rustines, secoués par le déplacement d'air des camions et assisté d'un homme qui a arrêté sa moto-remorque pour nous aider. Il se moque de Nico, qui a de la boue sur le visage. On voit la paille dans l'oeil de son voisin et pas la poutre dans le sien... Sa femme, son fils et lui sont crasseux, probablement de ces gens qui vivent dans les décharges. Ils transportent des bouteilles en plastique, des chaussures et d'autres déchets qu'ils pourront revendre à Chiclayo. Crasseux, mais généreux...

Nous pouvons enfin repartir et le ciel se dégage pour laisser le grand astre nous écraser. Nous passons Chepen puis Guadalupe pour bifurquer vers l'Est. Des ruines bordent la route, toujours au milieu des détritus, jusqu'à La Ciudad de Dios, où nous quittons la Panaméricaine pour la route de Cajamarca, un peu moins fréquentée et encadrée par les rizières. Le contraste est saisissant entre le fond de vallée, très vert, et les sommets alentours, ensablés par les vents de la mer. Nous nous arrêtons pour nous baigner dans le Jepetepeque, à la couleur turquoise bien qu'on ne puisse pas voir ses pieds dans 50 cm d'eau tiède : quelle pureté !IMGP1403 Grenadier - Ventanillas Perú

Nous remontons le long de ce cours d'eau, que nous traversons par un pont suspendu pour trouver refuge à Ventanillas (Lucarne), qui doit son nom à une fenêtre dans une des montagnes sus-jacentes. Les habitants ne savent pas trop où nous pourrions dormir, mais un professeur du collège nous ouvre les portes de son établissement, pour une installation royale. Il nous fait aussi une visite guidée, assisté par un jeune, Miguel, des ruines de temples Mochica et nous montre des cactus : le Gigantes et le Tuna, ce dernier servant de support à la culture des cochenilles. IMGP1429 Cactus Tuna - Cochenille - Ventanillas PerúCes acariens sont utilisés comme colorant alimentaire rouge. Et oui les végétariens, si c'est marqué "cochenille" sur le paquet de barquettes à la fraise, vous mangez des bêtes...

Nico et Miguel se font piquer par un enculados, genre d'hyménoptère qui fait de vilains gonflements. Ça change des encudos... Nous sommes rejoints par les enfants du village pour la séance photo avec Telmo le prof. Ils veulent tous être pris...

La nuit est plus fraîche : nous sommes à 250 mètres d'altitude, ça doit être ça... Nous repartons plus dispos que la veille, après avoir gaulé quelques maracuyas (fruits de la passion) et nous remontons la vallée, barrée un peu plus loin par un grand barrage.IMGP1446 Barrage Tembladera

Les montagnes se couvrent de plus en plus de végétation : les cactus laissent la place aux buissons, les rizières sont aussi entrecoupées de plantations de manguiers, de vignes, de cheremoya (un autre fruit indescriptible)...
A Tembladera, nous déjeunons à un étal dressé dans la rue, pas cher et très bon. Puis nous nous arrêtons pour nous tremper dans un ruisseau, mais l'eau est trop chaude pour nous rafraîchir.
Nous continuons, dépassons quelques villages sans pouvoir trouver de quoi mettre notre tente. Nous poussons jusqu'à Chilete, et en désespoir de cause, nous prenons une chambre d'hôtel. Bilan : bruit et moustiques... On est mieux dans notre maison de tissu.
L'étape suivante est difficile, faute de sommeil, d'autant que la pente s'accentue après Magdalena. Nous faisons beaucoup de pauses, pour manger des fruits ou faire quelques courses. Les pentes sont de plus en plus arborées, nous jubilons de nous retrouver dans un environnement plus "alpin".

IMGP1515 GloriaDes convois de camions nous dépassent, chargés de lait (ça, ça va), de terre aurifère (ça, ça va aussi) et surtout de produits pétroliers et chimiques (alors là, ça va plus... Ils vont polluer la terre avec toutes leurs mines).
Heureusement, ils sont plutôt conciliants avec nous, dépassant sans trop nous frôler.
Lorsque la pente devient raide, nous abandonnons la partie et trouvons un emplacement devant une belle maison de styleIMGP1464 Glou-glou - San Juan Perú colonial.
Les habitants sont de nouveau très généreux et nous offrent bananes, raisins et cheremoyas.


Nuit reposante, mais Nico est de nouveau malade... Il pédale quand même avec courage pour gravir cette grande côte qui nous mènera à l'Abra El Gavilan à 3050m. Quelques courses à San Juan pour nous ravitailler en Péru Cola et biscuits, nous nous reposons un moment sous les arbres. Le temps est idéal pour rouler, jusqu'à rentrer dans le brouillard, comme c'est souvent le cas vers les cols de la cordillière.IMGP1468 San Juan

Les odeurs des pins et des feux de bois rappellent celles de Haute-Savoie...
Nous sommes heureux, d'autant qu'au fil de la journée, l'état de Nico s'améliore, bien que vidé.
Nous nous décidons à trouver un coin à squatter lorsqu'au virage suivant, nous tombons sur le col ! Victoire, après 32 kilomètres de montée !
Nous empruntons un chemin de terre pour nous installer à flanc de montagne, avec vue (bouchée) sur la cuvette de Cajamarca. Dans l'air résonnent des fracas de rochers et des tirs de mine, exploitations obligent.
Nous dégageons un coin de ses cailloux pour dresser notre camp et nous sourions en enfilant notre pull ! Il fait enfin froid !

Pendant la nuit, la tempête se déchaîne et des trombes d'eaux se déversent du ciel en colère. Pauline se réveille et constate que la tente prend l'eau, par les trous des fourmis, même colmatés...
Cela ne dérange pas son voisin... Au lever, nous prenons soin de bien rester sur nos matelas, c'est la piscine ! En fait, nous avons monté la tente à l'emplacement d'une flaque... Les pas doués... Le  brouillard se lève et nous pouvons voir Cajamarca sous nos pieds. Nous faisons sécher nos affaires avant d'entamer la descente vers la plus grosse ville de la Sierra Norte. La route est un peu chaotique, il y a des mines tout le long. La vue ressemble un peu à la Suisse.

Dans la cité, nous trouvons une "auberge", fréquentée par de jeunes européens surtout, qui travaillent dans des associations ou pour la coopération. Les bénéfices vont à une organisation qui accueille des enfants le samedi et le dimanche, mais nous ne savons pas pour quelle raison. Par contre, nos voisins ne sont pas les as du ménage. Le seul qui en soit content, c'est le chat : il peut voler les restes dans l'évier !!! Et nos draps ont déjà servis... Enfin, ce n'est pas trop cher, en plein centre ville et avec de quoi cuisiner.
Cajamarca est une belle ville coloniale, avec de grands monuments religieux et on y trouve PAIN ET FROMAGE ! Vrai pain, comme de la baguette ! Le fromage n'a pas beaucoup de goût, mais c'est déjà ça comme dit Alain S. Et pour le plus grand bonheur de Nico, il y a aussi du beurre SANS sel... Nous trouverons de l'Elle et Vire, mais trop cher pour notre bourse. Après une journée calme, nous repartons cet après-midi, pour grimper à El Chipche, sur la route d'Otuzco. Nous n'avons pas les cotations, mais nous ferons avec... La suite bientôt !

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